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En rémission : quand guérit-on aux yeux des autres ?

9 minutes de lecture

Il peut être parfois compliqué de faire face à l’après cancer, surtout quand on ne s’y est pas réellement préparé.e. Alors commencer une nouvelle vie avec son entourage autour de soi, peut aussi constituer une nouvelle épreuve dans ce tourbillon. C’est pourquoi MÊME a rassemblé toutes ces questions qui peuvent tourner en boucle à propos de sa vie sociale dans l’après cancer.
Sort-on réellement de la maladie aux yeux de la société : sa famille, ses amis, son entourage, ses relations professionnelles ? Comment doit-on se comporter maintenant qu’on est en rémission ? Comment avancer sereinement dans l’après cancer vis à vis de son entourage ?

Entre sentiment de liberté, ou au contraire d’abandon ; de décalage ou encore d’incompréhension, MÊME aborde tous ces sujets sans tabou pour vous aider et vous accompagner au mieux dans cette période de l’après cancer ! 

Pourquoi j’ai peur d’en parler avec mon entourage ? Suis-je un fardeau pour eux même après ma maladie ?

Cette pensée peut être assez récurrente lorsqu’on sort du cancer. On reprend petit à petit les rênes de sa vie, mais chaque petit échec ou déception peut mener à une grosse remise en question.

“Est-ce que cela reviendra un jour ?”, “Comment je vais faire si je n’en suis pas capable ?”, autant de questionnements qui mènent parfois à de l’angoisse, voire même à une profonde tristesse. Cette remise en question peut aussi être décuplée quand on en vient à reprendre des activités avec son entourage. 

Il n’est pas forcément simple de parler de ce sujet tabou avec eux, de se livrer assez pour montrer ses plus grandes vulnérabilités. Comme on sait que ce n’est pas chose facile, on vous conseillera en premier lieu de prendre votre temps : pas la peine de vous précipiter, vous risqueriez de vous brusquer !

Ensuite commencez par les personnes avec qui vous vous sentez la/le plus à l’aise. Vous saurez au fond de vous comment déterminer ces personnes, on vous fait confiance. 🙂 L’avantage, c’est qu’ensuite l’exercice sera en quelque sorte “désacralisé” et deviendra un peu plus facile à chaque nouvelle personne !

Enfin, n’hésitez jamais à demander à votre proche si tel ou tel événement lui pose réellement souci ! Prenons l’exemple d’une sortie à l’accrobranche. Vous en avez réellement envie, et vous projetez déjà là-bas. Seulement au dernier moment, l’énergie vous manque ou tout simplement ce n’est pas le moment : l’accrobranche tombe à l’eau. 

La bienveillance leur fera vous dire que rien ne les dérange, et vous aurez peut-être tendance à ne pas les croire. Et si vous essayiez de vous mettre à leur place : vous réagiriez pareil ! 

Alors ne vous tourmentez pas pour vos proches qui veulent seulement passer du temps avec vous, quel que soit ce temps : au téléphone, de vive voix, allongé, assis, dedans, dehors… Un seul mot : profitez !

La maladie : une barrière invisible

Bien que vous soyez en rémission, certaines choses vont mettre plus de temps que d’autres à changer, comme la perception de votre entourage. En soi ce n’est pas illogique, ils ont tout autant besoin de temps pour s’adapter à vos côtés, à cette nouvelle vie, à ce nouveau rythme !

Un décalage émotionnel

La maladie est une étape qui permet d’avoir une plus grande lucidité sur sa vie et la vie en général. Elle laisse bien sûr des cicatrices qui restent parfois assez longtemps douloureuses, mais elle amène aussi à une clairvoyance. Cependant il est possible que notre entourage n’ait pas vécu de la même manière cette maladie et c’est ainsi que le décalage se crée. 

Bien que le cancer constitue une fracture entre l’avant et l’après, il permet aussi une intense introspection qui mène la plupart du temps à une réalisation globale de sa vie. Prendre du recul et regarder : se rendre compte de ce qu’on a bien fait, mal fait, ce qu’on regrette et surtout comprendre certaines grandes leçons de la vie. 

Cette introspection permet une grande remise en question et dirige ses nouveaux choix de vie. En général, on arrive à faire la lumière sur ce qu’on veut et ce qu’on ne veut plus. 

Ces grandes leçons de vie que tout le monde connaît et essaye d’appliquer deviennent pour vous une évidence, tandis que pour votre entourage elles restent un adage qui est joli dans le principe, mais ne peut pas s’appliquer pour eux.

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Partager son ressenti avec son entourage

Vous seriez étonné.e de savoir de quelle manière votre maladie, comme votre rémission ont pu impacter aussi vos proches. Et on ne vous l’apprend plus, le meilleur moyen de le savoir est avant tout la communication. Ce merveilleux mot qui peut être compliqué à pratiquer mais qui apporte un soulagement une fois que les choses sont mises à plat.

Alors que diriez-vous de profiter d’un déjeuner ou simplement d’un moment de complicité pour revenir sur ces moments et démêler certains nœuds encore très serrés ? L’émotion sera certainement au rendez-vous mais elle sera forcément cathartique et nécessaire pour repartir sur des bases nouvelles.

Certes, prendre son élan demandera du courage, mais nous savons que vous trouverez le moment opportun pour entamer ce dialogue qui mènera forcément vers des choses meilleures !

Se sentir légitime

Ce n’est pas parce que vous êtes en rémission, que vous n’avez plus le droit d’avoir des bobos ! Effectivement, après une période où l’on vit parfois des moments très difficiles, il est compliqué, une fois la tempête passée, de se sentir encore légitimes face à ses nouveaux maux qui nous paraissent à présent presque dérisoires. 

Et pourtant ils existent et vous impactent donc on ne les met pas au placard : on en parle et on agit ! Non seulement parce que cela fait du bien, mais surtout parce que des choses qui peuvent paraître petites sont parfois bien plus significatives qu’on ne le pense ! 

Dans le doute, on n’hésite donc pas à consulter son médecin traitant !

Parfois l’entourage peut confondre rémission par guérison totale et automatique. Il arrive aussi que les gens puissent considérer que vous n’êtes brutalement plus malade, et que tout ce qui en découle est d’un coup annulé. Ce qui annule, en conséquence, certains aménagements, certaines gentillesses ou faveurs. Comme si toute la compassion qu’ils pouvaient vous porter s’était envolée d’un seul coup. 

Et si un lien s’était brisé

Une fois la communication établie, elle peut parfois mener à une issue déroutante. En cas de cancer puis de rémission, la vie prend en général un nouveau tournant. Et ce renouveau n’implique pas forcément que votre entourage ait suivi le même rythme que vous. 

Que ce soit vos amis, votre famille ou encore vos collègues de travail, ils peuvent sembler parfois appartenir à une réalité qui ne fait plus vraiment sens pour vous. Votre ordre des priorités est chamboulé, vous n’avez plus le même rythme de vie… autant de paramètres qui peuvent amener à se sentir de côté, parfois même discriminé.e. 

Faire le tri dans sa vie c’est aussi potentiellement s’ouvrir à de nouveaux horizons. Attention nous ne vous disons pas de couper les ponts avec quiconque n’aurait pas la même vision du monde que vous. Cependant sachez que vous avez aussi le droit de ne plus vouloir fréquenter ou entendre des discours qui ne vous correspondent pas ou plus. 

L’entourage a une place importante dans l’après cancer et vouloir avancer est une très bonne chose, alors c’est encore mieux quand des alliés solides sont du voyage !

Vouloir ressortir vite/ vouloir rester chez soi

La vie sociale prend un tournant nouveau après le cancer. On a d’un coup plus de temps pour tout ou à l’inverse pas assez de temps pour tout faire. Certains ressentiront le besoin de prendre leur temps, de se poser voire même de s’isoler afin de procéder à une introspection qui semble nécessaire. D’autres à l’inverse privilégieront le temps à passer avec leur entourage, à profiter et en quelque sorte rattraper le temps perdu, une sorte d’ode aux souvenirs de l’avant !

L’important est de faire comme on le sent ! On se rendra peut-être compte à postériori que certaines décisions n’étaient pas les meilleures (ou l’inverse), mais c’est en se trompant qu’on arrive à trouver les bons réglages : alors essayez, vous verrez !

“La vie normale”

Premier point fondamental : il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de reprendre sa vie (promis on ne vous refait pas le sketch des Inconnus 😉 ). Votre manière est LA bonne manière. Et vous verrez qu’avec le temps les ajustements nécessaires se mettront en place, petit à petit vos habitudes évolueront pour vous accompagner vers ce retour tant convoité vers “la vie normale”. Mais y a-t-il un retour à la « normale » ?

« Normal » , ça ne veut rien dire. La normalité est VOTRE normalité. Chacun a son rythme de vie, maladie ou non ! Nous, on pense plutôt que ce genre de questionnement est bon signe : cela veut dire que vous voulez aller de l’avant ! Alors on arrête de se laisser culpabiliser par ces grandes règles que tout le monde déteste et que personne n’applique et on VIT ! 😉

Dans les sujets qui abordent le retour à la “normale”, nous avons aussi traité du retour au travail à l’arrêt des traitements dans un article dédié, si le sujet vous intéresse ! 🙂

Trouver un soutien adapté

Vous pouvez entièrement nécessiter des services de soutien pour vous aider à reprendre une vie sociale et interagir avec les autres. Cela peut passer par des groupes de paroles qui permettent de s’exprimer librement avec des personnes qui comprennent, vivent et ressentent vos expériences. Cela peut aussi passer par une prise en charge auprès d’un psychologue ou d’un psycho-oncologue spécialisé plus précisément sur l’aide après le cancer.

L’important est que ce nouveau moyen de communication puisse vous faire réaliser que sortir de sa zone de confort n’est pas une mission aussi impossible qu’on peut le penser. Et si un peu de rééducation ne vous fait pas de mal, alors foncez ! On ne vous blâmera jamais d’essayer d’aller mieux ! 🙂

Reprendre une vie sociale dans l’après cancer, c’est au final comme reprendre le train quand il est en marche. Mais c’est donc aussi, réussir à trouver sa place dans ce train, s’installer confortablement dans son siège, et profiter du voyage avec son entourage bien aimé ! Alors, prêt.e ? 

Voici quelques documents supplémentaires à ce sujet, qui pourraient vous intéresser : 

Notre article de blog qui traite du retour au travail, à l’arrêt des traitements

Un document de la Ligue contre le Cancer qui résume l’impact social lié à l’après cancer.

Un document qui recense l’incidence psychologique et sociale du cancer du sein sur les patient.e.s

Un petit guide de l’Institut National du Cancer pour diminuer l’impact du cancer sur sa vie personnelle 

Des chiffres de l’Institut Curie à propos du retour au travail 

Un autre article de blog qui traite de ce sujet 

On espère que tous ces conseils ont pu vous aider et vous rassurer ! N’hésitez pas à nous écrire en commentaire votre avis ou vos expériences ! Vous pouvez aussi partager cet article à une personne que vous avez reconnue ou qui pourrait en avoir besoin ! On pense fort à vous tout.e.s ! 💕

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    1. Bonjour,

      Merci pour ce gentil commentaire, cela nous fait chaud au cœur <3 Nous sommes ravis que nos conseils puissent vous être aussi utile et apaiser votre quotidien 🙂

  1. Merci pour le blog qui me permet de comprendre que je ne suis pas différente et surtout que je n ai pas à culpabiliser
    Après chimio,chirurgie sans ablation du sein ,rayons que j ai terminé au mois de mai, je culpabilisais énormément car j ai 63 ans et j entend autour de moi tellement de jeunes filles atteintent avec ablation d’un sein ou les deux que pour moi je n avais pas le droit de me plaindre .J ai commencé en juillet 2020.
    Votre blog me fait comprendre que mon sentiment est tout à fait légitime
    Vous avez été là depuis le début pour mes soins et je ne pensais pas trouver autant de réconfort en continuant à vous suivre après mes cures et » soit disant « ma guérison .
    Merci de traiter ce sujet :l après cancer qui n est pas facile à affronter.

    1. Merci mille fois pour votre message Anne, cela nous touche énormément. Non, vous n’avez pas à culpabiliser de ressentir tout cela. Si cela vous affecte, alors ça a de l’importance et ça mérite d’être discuté et exploré 🙂 Courage !

  2. Merci votre article m’a bien aidé pour miex comprendre certains ressentis de ma soeur même si nous n’en sommes pas encore au stade de la rémission

    1. Bonjour Bena,
      Merci de votre message, on pense fort à vous et à votre soeur, en étant donc persuadés que vous êtes là l’une pour l’autre dans ces épreuves 🙂
      Tendrement,

      Lucile de MÊME

  3. J ai apprécié de lire tous ces conseils. Je viens de finir mes traitements (chimio, opération, radiothérapie) Mais j ai une angoisse de l avenir et mes émotions sont encore difficiles à gérer. Il me faut être encore patiente, sûrement, pour devenir plus sereine.

  4. Merci pour cet article nécessaire et que je découvre à un an de l’arrêt des traitements.
    Je réalise à quel point nous sommes en effet tous.tes différentes dans l’appréhension de cette période un peu délicate de l’après cancer. Pour ma part, je commence juste à envisager me pencher sur quelques démarches pour reprendre – ou plutôt prendre tout court ! – une activité professionnelle avec laquelle je serai enfin en phase. Je suis encore dans le brouillard qui se dissipe mais lentement. J’aurais tendance à culpabiliser de ne pas être plus proactive, ni plus rapide dans mon quotidien (surtout face à un entourage qui ne comprend pas toujours, « maintenant que je suis guérie ») mais heureusement il m’arrive d’être indulgente avec moi-même… et avec un peu d’efforts !
    En bref, je fais comme vous dites : j’essaie, je tâtonne, je me trompe, je reviens en arrière parfois… mais j’avance à mon rythme à moi, ce qui est, finalement, le plus important

    1. Parfaite phrase de conclusion Cyd, vous avez tout compris ! Et merci pour votre mot d’encouragement sur notre article, cela nous touche énormément !

  5. Très juste, très parlant.
    Merci d’avoir mis des mots sur des sensations difficiles à exprimer à soi même et aux autres.

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