Cancer, Noël et fêtes de fin d’année : comment les vivre sereinement malgré la maladie ?

Quand la maladie s’installe, l’idée de fêter Noël ou le Nouvel An peut parfois perdre un peu de son éclat. Même si ces moments riment souvent avec famille et chaleur, on n’a pas toujours la tête ni le cœur à ça.

“Est-ce que je vais plomber l’ambiance ?”, “Est-ce que je ne vais pas être en trop ?”, “Est-ce que je pourrai tout manger, boire, en bref réellement profiter ?”, “Mon entourage va-t-il pouvoir profiter aussi ?”… Autant de questionnements tout à fait naturels qui sont malheureusement des étapes par lesquelles on peut passer lorsque le sujet des fêtes de fin d’année vient sur la table.

Beaucoup de questions et trop peu de réponses. Alors nous avons essayé de répondre à vos potentielles appréhensions sur ce sujet qui, on le sait, peut s’avérer sensible car on ne peut pas vraiment en parler autour de soi.

Le bilan de fin d’année, l’occasion de prendre du recul avant les fêtes

Que l’on soit en plein traitement ou juste après, que la maladie soit récente ou déjà bien présente, la fin d’année invite forcément à faire le point. Un moment de bilan, souvent chargé d’émotions, où l’on regarde derrière soi… et parfois un peu trop vers ce qu’il faudrait “changer”.

Et si, pour une fois, on laissait de côté les grandes résolutions ? Si on choisissait plutôt de reconnaître tout ce qu’on a déjà traversé, les petites victoires du quotidien, les caps franchis qu’on pensait inatteignables ?

Chez MÊME, on voit la fin d’année comme un moment pour ralentir, souffler un peu, et se dire qu’on fait déjà de son mieux.

Que faire quand on appréhende de retrouver sa famille à l’approche des fêtes ?

On prend parfois l’habitude de tout anticiper, de tout contrôler, par réflexe de protection ou même pour éviter d’être déçu·e, de gêner, ou parce qu’on a l’impression que la maladie prend déjà trop de place. Mais, à force de raisonner comme ça, on finit par s’oublier et par faire des choix qui nous pèsent. Comme celui de s’isoler pour les fêtes, par peur de trop en demander, de ne pas suivre le rythme ou de se sentir en trop.

Et toutes ces peurs, ces craintes, qui tournent parfois au scénario catastrophe dans notre tête, finissent par nous convaincre qu’on ferait mieux de rester seul.e chez soi, pour ne pas “gâcher la fête” ou parce que “les autres sauront très bien se passer de moi”. Avoir peur, c’est humain et c’est notre manière à tous de nous protéger, mais elle ne doit pas prendre le dessus et nous priver de moment qui comptent.

Communiquer avec sa famille avant les fêtes

Les fêtes de fin d’année peuvent être l’occasion d’ouvrir le dialogue, que ce soit pour parler de la maladie ou, au contraire, pour faire en sorte qu’elle reste en dehors de la soirée. Il n’y a pas de règle, mais dire ce que vous ressentez peut vraiment aider à alléger la pression.

On oublie parfois que ces moments sont aussi importants pour vos proches. Ils ont, eux aussi, envie de partager, de créer des souvenirs avec vous, de vous montrer qu’ils sont là. Leur laisser une place, c’est aussi leur permettre de vous surprendre.

Prendre ses dispositions à l’avance pour se rassurer

Repas de famille, alcool, bûche de Noël, veillée de Noël… Sont autant de paramètres qui peuvent nous amener à des questionnements. Pour les éviter vous pouvez par exemple faire une liste et résumer point par point toutes ces choses sur lesquelles vous avez des réserves, ou pour lesquelles vous ne vous sentez pas d’attaque.

• Si on est à l’hôpital

Passer les fêtes à l’hôpital, ce n’est jamais l’idéal. Et on comprend que ça puisse peser. Mais ce n’est pas une raison pour rester complètement à l’écart. Aujourd’hui, les appels vidéo offrent une vraie solution pour garder le lien, même à distance.

Que ce soit via Zoom, Facetime ou WhatsApp, ces outils permettent de vivre un petit bout de la fête avec vos proches. Et si vous ne les avez jamais utilisés, n’hésitez pas à demander un coup de main autour de vous. Cela reste une bonne alternative pour échanger quelques sourires et de se sentir entouré·e, même sans être là physiquement.

• Si on ne peut pas se déplacer

Si vous ne pouvez pas vous déplacer, plusieurs solutions existent, à condition de garder en tête une chose essentielle : inutile de se mettre la pression ! Les fêtes sont avant tout des moments de partage, pas une course à l’organisation, surtout quand l’énergie n’est pas au rendez-vous.

Vous pouvez laisser vos proches prendre le relais sur les préparatifs, ou bien recevoir chez vous en vous simplifiant la vie avec un traiteur. L’idée, c’est d’alléger la charge mentale. Déléguer, vraiment.

C’est parfois difficile, surtout quand on aime garder le contrôle. Mais cette fois, pourquoi ne pas faire une exception ? Se laisser aider, c’est aussi une manière de profiter davantage. Et vous verrez, tout se passera très bien, même si ce n’est pas vous qui avez tout orchestré.

• Si on est encore sous traitement

Quel que soit le type de cancer, les traitements, qu’il s’agisse de chimio, de radiothérapie, de thérapies ciblées ou autres, eux ne s’arrêtent pas pendant les fêtes. Et entre Noël et le Nouvel An, il faut bien l’avouer : l’envie de se rendre à ses rendez-vous est souvent au plus bas.

Mais ces traitements sont là pour vous aider, et maintenir le cap, même pendant cette période, reste essentiel. Et si, pour une fois, vous n’y alliez pas seul.e ? Demander à un proche de vous accompagner peut être une vraie bouffée d’oxygène. L’occasion de partager un moment, d’échanger en dehors des festivités, ou tout simplement de se sentir un peu moins seul.e ce jour-là.

“Et si c’était mon dernier Noël ?”

C’est une pensée qui peut s’imposer, parfois discrètement, parfois brutalement « et si c’était le dernier Noël » ? Cette idée, aussi douloureuse soit-elle, peut s’insinuer dans les gestes du quotidien, rendre chaque moment plus lourd, comme si tout devenait un compte à rebours silencieux.

Ce n’est pas facile à dire et encore moins à lire, mais c’est une réalité pour certaines personnes. Et c’est justement parce qu’elle existe qu’il est important d’en parler.

Alors oui, peut-être que ce Noël est particulier, mais peut-être aussi que ce ne sera pas le dernier. Ou peut-être que, quelque part, quelqu’un d’autre vit aussi un moment fragile sans même le montrer. Penser à la fin, c’est humain, mais la vivre en avance, c’est laisser la maladie grignoter ce qui reste encore vivant, le présent.

Tant que les jours sont là, ils méritent d’être vécus. La vie est faite d’un début et d’une fin, l’important est de faire en sorte qu’entre les deux on ait accompli tout ce qui était en notre possible et surtout dit tout ce qu’on voulait aux personnes qui nous sont chères.

Se retrouver en famille, tisser de nouveaux liens

La maladie bouleverse un ordre : son quotidien, ses habitudes, ses relations, mais aussi d’une manière étrange ses relations familiales. Certains comprennent, d’autres non. D’autres encore vont faire preuve d’une maladresse bienveillante ou de surprotection.

On ne peut pas prévoir le comportement de son entourage, tout comme on ne peut prévoir l’avenir ! Mais on peut choisir d’y aller pas à pas, en s’appuyant sur quelques conseils pour traverser cette période à sa façon.

Les choses auront peut-être une saveur différente, mais n’en seront pas moins belles

Et si vous en profitiez pour reconnecter avec vos cinq sens ? Promis, ça vaut le coup d’essayer.

• La vue : 

Admirer les illuminations qui viennent de leurs lueurs étinceler dans la nuit, les décorations de Noël, ces fameuses guirlandes clignotantes, les sourires sur les visages, les bottes de Père Noël, les cadeaux scintillants sous le sapin et les mythiques décorations de ce voisin qui chaque année arrive à arborer l’intégralité de sa maison de guirlandes.

• L’ouïe : 

Ecouter en boucle et chaque année les mêmes chansons de Noël, entendre les rires, les cris de stupéfaction à l’ouverture des cadeaux, les couverts sur une table merveilleusement habillée, le silence aussi dehors et peut-être même ce bruit si particulier de la neige sous ses pas.

• L’odorat :

Si votre odorat n’a pas été trop affecté par les traitements, il est un merveilleux support pour créer des souvenirs mémorables. Sentir cette odeur si significative du sapin de Noël au milieu du salon, l’odeur du repas de Noël qui mijote doucement, du bois qui se consume doucement dans la cheminée, tous ces parfums qui s’entremêlent et créent cette ambiance chaleureuse si particulière.

• Le toucher :

Rien de tel que de se réchauffer près de sa cheminée, ou de trouver du réconfort dans sa couverture favorite, la chaleur humaine aussi emplit tous les recoins de son salon. Retrouver son animal de compagnie chien, chat, prendre dans ses bras ses enfants, ses petits-enfants, ses parents, ses amis, tous ces gens qui par leur présence réchauffent à eux seuls votre cœur.

• Le goût : 

Et finalement au delà de goût, on préfère parler de la saveur de tous ces beaux moments passés ensemble, cette saveur qui reste et restera intacte si on prend le temps de s’ancrer dans ces moments, de réaliser et surtout de profiter de ces minutes précieuses qui font que la vie a et aura encore de belles choses à nous offrir.

Respecter et écouter ses besoins, pour mieux apprécier ces moments

Savoir profiter, c’est aussi savoir s’écouter. En acceptant ses limites, on évite bien des frustrations et on s’épargne le risque d’en faire un peu trop !

Alors si à un moment vous sentez que la fatigue vous gagne, que se resservir ne paraît pas être une bonne idée ou encore que le bruit ambiant commence à être compliqué à supporter, prévenez un de vos proches que vous avez tout simplement besoin de vous isoler un petit moment.
Prenez le temps de rassurer vos proches sur votre besoin de souffler un peu. Même en famille, faire une pause peut être salutaire et il n’y a aucune honte à ça. Si tout le monde ne le fait pas, tout le monde y a déjà pensé !

Avec vos souvenirs, bâtissez votre château des merveilles

Un moment ça s’ancre dans le temps de manière infinie par un moyen des plus simples, les souvenirs ! Un souvenir c’est une petite brique que vous rajoutez au fur et à mesure au château de vos merveilles. Des merveilles inoubliables car partagées et encore partageables.

Vous pouvez par exemple ressortir votre Polaroïd ou demander à une personne de votre famille d’enfiler le rôle de photographe le temps d’une soirée pour en faire un bel album photos à parcourir et reparcourir sans modération.

Comment être présent pour un proche concerné par le cancer ?

Et si vous n’êtes pas malade mais que l’un de vos proches l’est, comment faire pour accompagner un proche atteint d’un cancer en lui facilitant les fêtes de fin d’années, tout en s’assurant que vous comme lui en profitiez autant que possible ?

Engagez et facilitez le dialogue

Une première étape qui peut faire une immense partie du travail et vous le savez sans doute déjà, c’est de parler. Engager le dialogue, en délicatesse bien évidemment, mais tenter de mettre des paroles sur vos sensations, vos émotions, votre ressenti, ne peut vous être que bénéfique.

Si vous arrivez à formuler ce qui peut vous bloquer ou vous freiner, il est très probable que votre proche y arrive aussi. Un petit pas de chaque côté, c’est un grand pas fait ensemble !

Les souvenirs se construisent à plusieurs, mettez votre pierre à l’édifice

Comme indiqué un peu plus tôt, ces moments particuliers le sont grâce à la participation et à l’ouverture de chacun ! Nous participons tous, sans nous en rendre compte, à la construction d’un édifice durable qui restera dans nos mémoires individuelles mais qui nous ramènera à cet instant d’harmonie si particulier qu’il paraît hors du temps.

Alors oui, ce Noël aura peut être une saveur un peu spéciale, parce que la maladie de votre proche s’y est invitée. Et vous avez le droit d’être triste et de souhaiter que la situation soit différente. Et oui, des ajustements seront certainement nécessaires pour que les fêtes ne soient pas une source d’angoisse pour votre proche comme pour vous, mais on vous assure que cela ne vous empêchera pas de vivre des moments forts en émotion, et en bonheur, auprès de ceux qui vous sont le plus chers. Donc profitez autant que vous le pouvez !

Offrez lui un cadeau inoubliable

Une mise en place exceptionnelle, une joyeuse compagnie, un merveilleux sapin qui brille de toutes ses guirlandes, il ne manque plus que le cadeau parfait qui ne fera que magnifier votre Noël et celui de votre proche.

Et si vous êtes en manque d’inspirations, il existe quelques idées de cadeaux adaptés à son proche concerné par le cancer. Vous pouvez aussi profiter de nos cartes cadeaux, si vous souhaitez un cadeau sur-mesure qui fera à coup sûr, le bonheur de votre proche, ou si Noël est déjà à votre porte et qu’il vous faut de toute urgence un cadeau de dernière minute.

L’important est de lâche prise autant que possible, en laissant ses questionnements de côté et en s’autorisant à les repousser à plus tard. L’instant présent est précieux, et chaque minute qui passe est une minute dont il faut apprécier toute la saveur, la joie, le bonheur, les rires, les débats qui n’en finissent pas .

Et la situation sanitaire dans tout ça ?

Même si on souhaiterait fermer les yeux pour oublier cette réalité, malheureusement le Covid est bien présent et nous ne pouvions pas aborder le sujet des fêtes sans le mentionner.

On le sait, cela peut constituer une source d’angoisse supplémentaire lorsque l’on a déjà d’autres préoccupations de santé à gérer. Il n’est pas visible mais est toujours quelque part à nous rappeler sa présence, ce qui ne rend pas facile le lâcher prise avec ses proches alors qu’on en a terriblement envie.

Les embrassades, les câlins, ou même juste les instants de proximité ne sont pas pour autant bons à être oubliés cet hiver ! L’important est de se prémunir au maximum pour prendre le moins de risque possible et passer des fêtes l’esprit tranquille.
Voici notre petite liste de choses simples pour vivre au mieux les fêtes malgré les contraintes sanitaires :

• On peut d’ores-et-déjà se renseigner auprès de son médecin pour obtenir un rendez-vous pour se faire vacciner ou obtenir sa dose de rappel
• Décorer à l’entrée de chez soi un gros flacon de gel hydroalcoolique pour que chacun puisse se désinfecter les mains et que son flacon se fonde dans notre décor festif
• On peut aussi décorer son Huile Lavante MÊME aux couleurs de Noël pour éviter un lavage des mains trop agressif
• Demander à son entourage, s’ils le peuvent, de faire un test PCR avant de tous se retrouver
• Penser à aérer malgré le froid, c’est l’un des gestes les plus simples
• Connaissez-vous le sourire de Duchenne ? C’est le sourire le plus authentique, presque impossible à reproduire sur commande. Savez-vous à quoi on le reconnaît ? C’est un sourire qui se voit grâce aux yeux, alors votre plus beau sourire sera toujours la plus belle des formes de communication

On vous met juste ici le lien d’une opération menée par Tout le monde contre le Cancer afin d’offrir des cadeaux pour les enfants hospitalisés et organiser de fêtes de Noël à l’hôpital, pour faire briller chaque année les yeux de tous les enfants !