Quand la priorité semble être de soigner le corps, on en oublie parfois ce que l’on traverse intérieurement. Pourtant, prendre soin de sa santé mentale est tout aussi essentiel. Voici donc toutes nos ressources pour vous accompagner au mieux, afin que la santé mentale retrouve toute la place qu’elle mérite dans votre parcours de soin.
Quand le corps lutte, l’esprit aussi
Lorsque l’on parle de cancer, on pense souvent aux traitements, à la douleur, à la fatigue, car ce sont les premières réalités visibles, celles que l’on traite en priorité. Mais au fil du parcours, l’équilibre émotionnel est lui aussi mis à l’épreuve. C’est ainsi que la peur, la colère, la tristesse ou la solitude peuvent s’installer et finir par peser tout autant que le reste.
Et c’est tout à fait normal, car le parcours comporte parfois des étapes déstabilisantes : l’annonce du diagnostic, les traitements et leurs effets secondaires, la peur de la récidive ou la découverte d’une maladie métastatique… autant de moments qui bousculent et fragilisent le moral. Mais heureusement, il existe de nombreuses façons pour prendre soin de sa santé mentale !
Faire de la place à ce que l’on ressent
S’autoriser à aller à son rythme
On entend souvent qu’il faut rester forte, garder le moral, avancer coûte que coûte. Des mots souvent pleins de bonnes intentions, mais qui peuvent parfois faire oublier qu’on a le droit d’avoir des jours avec et des jours sans, de se sentir découragé ou tout simplement d’avoir besoin de souffler.
Et pourtant, c’est aussi ça prendre soin de soi et de sa santé mentale. C’est reconnaître ce que l’on traverse, sans minimiser ses émotions et sans culpabiliser. C’est aussi s’accorder la même douceur que l’on offrirait naturellement à un proche, en acceptant que le chemin ne soit pas toujours linéaire, et que l’équilibre se construit pas à pas. Il ne s’agit pas de renoncer, mais surtout de s’écouter !
Se créer ses propres repères
Créer un espace à soi, un moment à part, c’est aussi une manière de ne pas se laisser entièrement happer par la maladie. À vous de choisir ce qui vous ressource, de renouer avec ce qui vous fait du bien et de créer cette bulle rien qu’à vous. Cela peut être une routine de soins ou une activité manuelle, une playlist réconfortante à écouter quand le moral baisse, un petit carnet pour noter ce que vous ressentez, ou un rendez-vous hebdomadaire avec une amie.
L’idée n’est pas de remplir ses journées coûte que coûte, mais d’y glisser des petits points d’ancrage rien qu’à soi. Des habitudes simples, choisies en fonction de ce qui vous apaise et de ce que vous aimez, et non de ce qu’il “faudrait” faire. C’est une façon douce de reprendre un peu de contrôle sur son quotidien, de se reconnecter à soi, et de retrouver un peu d’équilibre.
Des ressources pour prendre soin de sa santé mentale
Les bienfaits de l’activité physique douce
Lorsque les traitements prennent beaucoup de place dans le quotidien, on peut avoir l’impression que son corps ne nous appartient plus. Bouger, même un peu, devient alors un moyen de reprendre contact avec lui, autrement que par la douleur, la fatigue, ou les rendez-vous médicaux.
Pas besoin d’en faire beaucoup ! Aller marcher un peu chaque jour, faire quelques étirements, un peu de respiration, de la danse libre, ou une séance de yoga doux. Il existe différentes options quand on se demande quel sport choisir pendant le cancer, à vous d’opter celui qui vous convient le mieux !
Et pour celles et ceux qui ne se sentent pas encore prêt.es à bouger, des pratiques comme la sophrologie, la relaxation ou la méditation peuvent aussi aider à apaiser le corps et l’esprit, tout en douceur.
En parler à des personnes compétentes
Parfois, poser des mots et en parler à ses proches suffit à soulager un peu. D’autres fois, il est nécessaire de déposer ses émotions dans un cadre plus sécurisé.
À l’hôpital, des professionnels sont formés pour ça ! Il y a des psychologues spécialisés en oncologie et vous pouvez aussi en parler à votre équipe de soins de support. Il existe même un service social au sein des hôpitaux, capable de vous venir en aide et de trouver avec vous des solutions si vous rencontrez des soucis financiers !
La plupart des services d’oncologie, notamment dans les Centres de Lutte contre le Cancer (CLCC) disposent aussi d’équipes de psycho-oncologie habituées à accompagner les patients, mais aussi les proches.
Et en dehors de l’hôpital, votre médecin généraliste reste un point d’appui précieux, entre deux rendez-vous ou une fois les traitements terminés.
Il existe aussi de nombreuses associations qui proposent des espaces d’écoute pour les malades et leurs aidants comme le service d’écoute et de soutien psychologique de la Ligue contre le cancer ou dans certaines de nos associations partenaires.
Échanger avec d’autres : le pouvoir du lien
Face à la maladie, il peut être difficile de mettre des mots sur ce que l’on ressent. Mais en parler avec d’autres personnes qui traversent des épreuves similaires peut parfois faire beaucoup de bien ! Cela permet de se sentir moins seul, mieux compris, et parfois même soulagé.
Pour cela, vous pouvez vous tourner vers des groupes de parole, des ateliers d’expression ou des rencontres organisées par certaines associations. L’association Patients en réseau, par exemple, créer des espaces en ligne dédiés aux personnes sous traitements anticancéreux pour que chacun puisse échanger, s’informer ou poser des questions. Une manière simple de créer du lien, de briser l’isolement et de se sentir soutenu.e.
Il existe aussi des lieux d’échanges, d’écoute et de partage comme Maison Soma, qui ouvre grand ses portes à toutes les personnes concernées par le cancer, ainsi que leurs proches. Un endroit pensé pour se retrouver, souffler un peu en dehors du cadre hospitalier. Vous pouvez aussi participer à des ateliers bien-être, échanger avec des professionnels de santé et bénéficier de soins de supports.
Et les proches dans tout ça ?
Même s’ils ne sont pas touchés directement, les proches vivent eux aussi la maladie à leur manière. Ils sont là pour soutenir, aider et comprendre du mieux qu’ils peuvent. Ils cherchent les bons mots, les bonnes attitudes, parfois sans savoir s’ils font “comme il faut”. Et tout cela, avec beaucoup d’amour, mais parfois avec une certaine pression.
Ce rôle de soutien, aussi précieux soit-il, peut être lourd à porter. Car vouloir être là pour l’autre, c’est parfois mettre entre parenthèses ses propres émotions, repousser sa fatigue, et s’effacer un peu, sans même s’en rendre compte. Et cela peut, à la longue, peser sur l’équilibre de chacun.
Il est donc essentiel de rappeler que les proches aussi ont le droit de souffler, de parler, de demander du soutien. Mais surtout qu’il est possible d’être présent sans s’effacer en tant qu’aidant. C’est toujours une question d’équilibre, d’ajustement et de temps.

