Quand on apprend la maladie d’un proche, il y a d’abord le choc. Puis, très vite, la volonté de faire ce qu’on peut : être présent, soutenir et soulager la personne que l’on aime. Mais à force de tout donner, on finit parfois par s’oublier. Pourtant, prendre soin de soi n’est pas un luxe, c’est essentiel pour continuer à être là, sans s’épuiser. Et voici quelques conseils pour réussir à trouver le juste équilibre.
Prendre soin de soi pour mieux soutenir l’autre
Accompagner quelqu’un qu’on aime c’est souvent une évidence, on le fait naturellement sans se poser de questions, en cherchant comment accompagner un proche atteint d’un cancer tout en allégeant son quotidien. Mais se rendre disponible demande de l’énergie, du temps et parfois beaucoup d’émotions. Or pour pouvoir vraiment aider votre proche du mieux possible, il faut rester en état de le faire.
Il est donc indispensable de se préserver ! Ce qui ne veut pas dire s’éloigner ni se désengager, mais garder un minimum d’espace pour soi afin d’avoir la force et la sérénité nécessaires pour continuer à accompagner. Parce qu’aider, ce n’est pas s’oublier, c’est trouver un juste milieu pour continuer à avancer ensemble.
Revenir doucement à soi, un geste à la fois
Ce n’est pas toujours évident de trouver du temps pour soi, car on a souvent l’impression que s’accorder du temps, c’est en prendre à l’autre. Pourtant, c’est tout l’inverse, ces instants sont là pour vous permettre de rester solide, disponible et serein. Il n’est pas nécessaire de tout changer ni de trouver des heures entières. Souvent, ce sont des petits gestes, simples et réguliers, qui font toute la différence.
Faire le point avec soi-même : ai-je encore une place dans mes journées ?
Quand les journées s’enchaînent entre rendez-vous, soins et organisation, il est facile de ne plus prendre le temps de se demander comment on va. On avance, on fait ce qu’il faut, souvent sans s’arrêter et c’est normal, on veut bien faire. Mais s’offrir un moment pour faire le point peut aider à garder un peu d’équilibre. Que cela dure des heures si vous le pouvez, ou simplement quelques minutes, l’idée est de vous poser pour vous demander où vous en êtes. Choisissez un moment dans votre journée : au réveil avec un café, le soir avant de dormir, ou dans un lieu où vous vous sentez bien et prenez le temps de vous posez quelques questions :
- Quand ai-je fait quelque chose juste pour moi, sans lien avec la maladie ?
- Ai-je encore des moments ou des conversations qui parlent d’autre chose ?
- Est-ce que la fatigue reste présente, même après une bonne nuit de sommeil ?
- Est-ce que je me sens plus irritable ? Parfois plus découragé que d’habitude
Et gardez bien en tête que les réponses que vous obtiendrez sont là pour vous guider, pas pour vous inquiéter ! Elles peuvent surtout vous permettre de déceler si vous êtes dans un état de fatigue physique ou psychologique et vous permettre de vous rendre compte qu’il est temps de prendre soin de vous.
Se créer des moments pour souffler
Faire le point est une première étape. La suivante, c’est de réellement prendre le temps pour soi et s’offrir des parenthèses pour relâcher toute la tension accumulée
Ces instants peuvent être très simples, tant qu’ils vous font du bien : écouter une chanson qui vous apaise, sentir une odeur que vous aimez, regarder par la fenêtre quelques minutes en respirant profondément. Ces petits gestes créent un espace rien qu’à vous, même au cœur d’une journée chargée.
Si les mots vous aident, prenez un carnet et écrivez ce qui vient. Pas besoin de phrases parfaites, notez ce qui a compté dans la journée, une émotion, un sourire. Poser les choses sur papier, c’est parfois une excellente manière de se décharger mentalement.
Et quand c’est possible, offrez-vous un rendez-vous plaisir dans la semaine : un repas que vous aimez, regarder un film ou une série, faire une activité sportive ou manuelle. En clair, tout ce qui pourra vous permettre de vous créer un moment “hors de la maladie” pour vous aérer l’esprit sera bon !
Préserver ses liens sociaux pour mieux respirer
Après avoir pris du temps pour vous et créé ces petites parenthèses, il y a une autre clé essentielle : garder du lien avec les autres. Quand la maladie occupe toute la place, on peut vite se sentir coupé du reste du monde. Pourtant, ces moments “hors maladie” passent aussi par la présence des autres : un café avec un ami, une conversation qui parle d’autre chose, un rire partagé.
Et ce n’est pas seulement pour vous ! Continuer à vivre, à avoir vos propres repères, peut aussi rassurer la personne que vous accompagnez, en lui montrant que vous ne vous enfermez pas dans un univers uniquement centré sur la maladie.
N’ayez pas peur de demander de l’aide
Car accompagner ne veut pas dire s’épuiser ! Et demander de l’aide, fait aussi partie des manières de prendre soin de soi pour pouvoir mieux prendre soin de l’autre.
En parler à vos proches
N’hésitez pas à solliciter votre entourage pour partager certaines tâches ou prendre le relais, même pour une heure ! Cela peut être accompagner à un rendez-vous, préparer un repas ou rester quelques heures auprès de votre proche pendant que vous prenez du temps pour vous.
Parfois, vos proches veulent aider, mais ils ne savent pas toujours comment. En exprimant clairement ce qui vous soulagerait, vous leur donnez la possibilité de vraiment vous soutenir !
En parler à des professionnels de santé
Si la fatigue émotionnelle devient trop lourde, n’attendez pas pour aller consulter des professionnels de santé ! Les psychologues et les psychiatres ou même votre médecin traitant sont là pour vous soutenir et trouver les solutions les plus adaptées.
S’appuyer sur les dispositifs d’aide existants
Des associations et services sont là pour vous écouter, vous informer et vous soutenir. La Ligue contre le cancer, par exemple, propose un accompagnement dédié aux proches : numéro vert national, plateforme pour les droits et démarches, conseils juridiques et brochures pratiques.
D’autres associations comme l’Association Française des aidants ou La La Compagnie des aidantsoffrent des groupes de parole et des ressources précieuses pour mieux vivre ce rôle au quotidien.
Ces dispositifs existent pour vous soulager, donc n’hésitez pas à les solliciter, vous n’êtes pas seul !