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Papillomavirus : Coralie Marjollet, présidente de l’association IMAGYN, répond à vos questions

6 minutes de lecture

Il est partout, touche (presque) tout le monde au cours d’une vie, mais reste encore bien trop silencieux. Le papillomavirus humain, ou HPV, n’est pas qu’un sujet de santé publique : c’est une réalité qui concerne aussi bien les femmes que les hommes, dès l’adolescence. Pour sortir des idées reçues et mieux comprendre ce virus, ses risques et surtout les moyens de s’en protéger, nous avons donné la parole à Coralie Marjollet, présidente de l’association IMAGYN.

Qu’est-ce que le papillomavirus humain ?

Le papillomavirus humain est un des virus les plus répandus dans le monde. C’est un virus extrêmement vieux puisque les chercheurs ont trouvé des traces chez Néandertal. Il existe depuis la nuit des temps et on sait par des historiens que par exemple, la femme de Louis XIV est morte d’un cancer du col de l’utérus ou Sissi, Elisabeth d’Autriche, est morte aussi d’un cancer du col de l’utérus.

C’est une maladie sexuellement transmissible en très grande majorité. Par conséquent, elle concerne les hommes et les femmes, puisque les femmes ne se réveillent pas un matin en étant porteuses de l’HPV. Il a dû leur être transmis par quelqu’un qui était porteur.

Est-ce que ça concerne beaucoup de monde ?

C’est un virus le plus répandu dans le monde, qui existe depuis longtemps et qui concerne 80% des hommes et des femmes qui le croiseront au cours de leur vie.
Et sur ces 80% d’hommes et femmes, 10% d’entre eux vont le conserver — on ne sait pas très bien pourquoi et comment — et vont le conserver, pouvoir continuer à le diffuser.
Et pour ces 10%, dans certains cas, cela entraînera des dysplasies, ça veut dire des modifications des cellules des muqueuses puisque ce virus se loge dans les muqueuses, et qui pourra ensuite se transformer en cancer.

Quels types de cancers ?

Le papillomavirus se loge donc dans les muqueuses. Les muqueuses, c’est au niveau du col de l’utérus, de la vulve, du vagin, du canal anal et de la sphère ORL et également du pénis.
Par conséquent, le virus HPV peut entraîner 6 cancers de 6 zones : la vulve, le vagin, le col de l’utérus, le canal anal, le pénis et la sphère ORL.

Il entraîne 6400 cancers par an en France : 4000 femmes et 2000 hommes, et à peu près 3000 décès, autant que sur la route. Donc c’est un virus aux conséquences importantes.

Le vaccin est-il efficace ?

Le vaccin contre le virus HPV est sûr et efficace. On en a pour preuve l’Australie qui vaccine les filles depuis 2003 et les garçons depuis 2007.En 2019, l’OMS a déclaré que les tranches d’âge vaccinées étaient protégées contre les papillomavirus et donc tous les cancers liés à ces HPV.

Peut-on se faire dépister ?

La particularité du virus HPV est qu’on ne peut le dépister qu’actuellement au niveau du col de l’utérus.
Le test HPV permet de déterminer si les cellules du col sont porteuses des différentes souches du virus HPV.

Il y a surtout deux souches qui peuvent entraîner des cancers, la 16 et la 18.
Le test HPV en France est fait à partir de 30 ans. S’il est négatif, c’est tous les cinq ans. Et puis s’il est positif, on fait des vérifications avec un frottis, comme ça pouvait être fait auparavant.
Il existe d’autres tests pour d’autres zones comme la zone du canal anal ou la sphère ORL, mais ils sont encore au stade expérimental.

Pourquoi ce sont surtout les femmes qui se font dépister ?

Actuellement, il n’y a que les femmes qui peuvent déterminer si elles sont porteuses de l’HPV et qu’il perdure dans leur organisme.
Mais il est clair que si une femme est porteuse et qu’elle est en couple depuis un certain temps, son partenaire a évidemment croisé et porté le virus HPV.

Quand a-t-on été contaminé ?

Il faut savoir aussi que le virus HPV se développe extrêmement lentement. Donc la contamination peut avoir lieu plus de dix ans avant qu’on le décèle dans les cellules du col de l’utérus.
Il n’y a jamais personne à incriminer. C’est un virus extrêmement contagieux, extrêmement répandu.

80% de la population l’a croisé, donc ce n’est la faute de personne.
C’est un virus, donc on a plus de chances de tomber sur le virus HPV dans sa vie que sur un clou rouillé. Et pourtant, tous les jeunes garçons et les jeunes filles en France sont vaccinés contre le tétanos.
Donc il est essentiel qu’ils puissent bénéficier de la même chance en étant vaccinés le plus tôt possible, dès 11 ans, contre les HPV.

Pourquoi le dépistage est-il si important ?

Le dépistage du cancer du col de l’utérus est absolument essentiel parce qu’il permet de prendre plus tôt la maladie et aussi de déterminer quelles sont les femmes qui vont conserver le virus.
Il est important de savoir le plus rapidement possible si elles sont porteuses du virus, pour pouvoir les suivre de façon plus précise.

Existe-t-il un traitement contre l’HPV ?

Il n’existe actuellement aucun traitement scientifiquement prouvé qui permet l’élimination de l’HPV une fois qu’il est installé et qu’il est décelé à plusieurs reprises dans le col de l’utérus.
Donc il est important de vacciner. C’est la seule prévention efficace pour éviter que l’HPV s’installe et ensuite risque d’entraîner des cancers.

À quel âge faut-il se faire vacciner ?

Il est recommandé d’être vacciné dès 11 ans en France, idéalement avec le rappel DTPolio. Le rappel de 11 ans : dans un bras on fait le DTPolio, dans l’autre bras on fait l’HPV.
Ensuite, la deuxième dose (puisque de 11 à 15 ans c’est deux doses) pourrait être faite au collège, en classe de cinquième, puisqu’il y a une vaccination gratuite, accessible à tous grâce à l’école.
Le meilleur âge, c’est 11-12 ans, puisqu’on le sait, il y a près de 90 % de protection pour cette tranche d’âge.

Et si on est plus âgé ?

Si le plus tôt est le mieux, il n’est jamais trop tard. On sait grâce à des études extrêmement solides et répétées sur des échantillons importants de plusieurs centaines de milliers de jeunes femmes que la vaccination est encore efficace à 50 % jusqu’à 30 ans.
Donc 50 %, si tous les vaccins contre la grippe chaque hiver avaient 50 % d’efficacité, ce serait absolument super.
Donc oui, on est à près de 90 % à 11-12 ans, mais on est encore à 50 % à 26 ans.
Dans la tranche d’âge concernée, de 11 à 26 ans : vaccinez-vous, protégez-vous. Les filles et les garçons !

Où se faire vacciner ?

Plusieurs solutions sont possibles : chez son médecin généraliste, chez son gynécologue, mais aussi en pharmacie, dans les laboratoires d’analyse ou auprès des sages-femmes.
Il y a plein de moyens, des moyens de proximité faciles d’accès pour se vacciner.

Un dernier message ?

C’est toutes les générations futures qui, grâce à cette vaccination, pourront permettre d’éradiquer les cancers liés à l’HPV.
L’OMS a donné comme but une éradication en 2030.
En France, on en est encore extrêmement loin, puisqu’on n’atteint pas tout à fait les 50 % de vaccinés.
Et comme vous le savez, pour la vaccination, il faut plus de 80 % de couverture.
Donc, c’est de la responsabilité de tous. Dès que possible, vaccinons nos enfants. Et puis, une fois qu’on est majeur : vaccinons-nous, protégeons-nous et protégeons ceux que nous aimons.

Coralie Marjollet - Présidente de l'association IMAGYN

Un grand merci à Coralie Marjollet d’avoir répondu à toutes nos questions et on espère que ses réponses vous auront permis d’y voir plus clair et de mieux comprendre les enjeux autour du papillomavirus !

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